La bataille des bannières de consentement

La plupart les sites internet « commerciaux » que vous visitez affichent, au début de la connexion, un bandeau de consentement. Ce bandeau (ou bannière, selon la terminologie officielle) vous pose une question préalable à l’accès au contenu du site. Cette question concerne le partage de vos données personnelles dans un but commercial. C’est une initiative du conseil de l’Europe qui est à l’origine de cette démarche de recueil de consentement. La directive ePrivacy (directive cookies) et la directive RGPD (réglementation sur la protection des données personnelles) s’appliquent dans les 27 états membres depuis mai 2018. Ces directives obligent les entreprises et organismes qui mettent en ligne des sites web à recueillir le consentement des internautes pour l’installation de cookies et l’exploitation des données personnelles transmises notamment au travers de formulaires de contact. C’est la loi et son application a donné lieu à beaucoup de résistance de la part des entreprises qui font commerce de votre fréquentation des sites internet.

La résistance des entreprises et notamment des GAFAM à l’application de cette directive Européenne s’est organisée au travers d’un lobbying puissant. L‘IAB (International Advertising Bureau) est le lobby de l’adtech, et 80% des sites web Européens utilisent le protocole proposé par l’IAB Europe (le « Transparency & Consent Framework » ou TCF) pour faire fonctionner ces fameuses bannières de consentement. Ce protocole vise essentiellement à créer une fatigue des usagers

Ce protocole est très efficace, pour preuve le nombre de fois ou vous appuyer sur le bouton « tout accepter et continuer » sur les bannières à trois boutons. De plus si vous faites l’effort de choisir l’option « continuer sans accepter » vous ne pouvez pas prétendre être protégé contre l’utilisation commerciale de vos données. Ce choix peut être un « Dark Pattern », une sorte de leurre qui ne se base pas sur votre consentement mais sur l’intérêt légitime pour traiter vos données personnelles. Seule l’option « paramétrer vos choix » peut vous garantir un minimum de protection.

Bien entendu, l’option « paramétrer vos choix » vous contraint à passer plus de temps. Très peu d’internautes sont prêts à passer ce temps supplémentaire. Ce protocole est parfaitement illégal car il ne permet pas un choix simple et clair entre consentement et refus.

L’application des directives européennes sur la protection des données individuelles est devenue une réelle préoccupation pour les commerçants. Les statisticiens sont appelés à la rescousse et publient des études comportementales. Un hit parade des modèles de bannière de consentement est tenu à jour sur le site de Commander Act à destinations des responsables marketing.

La CNIL est en France l’organisme chargé de la surveillance de l’application des directives européennes RGPD et ePrivacy. Force est de constater que cette surveillance n’a, pour le moment, pas eu les effets que l’on pourrait en attendre, malgré les nombreuses plaintes déposées par les internautes. Les éditeurs se moquent totalement de la CNIL, bien que cette dernière inflige des amendes (par exemple les 100 Millions d’€uros à Google en décembre 2020 pour non respect de la directive ePrivacy).

La bataille est donc engagée et les amendes infligées aux contrevenants peuvent faire sourire par rapport aux intérêts financiers en jeu.


Pour plus de détails, je vous conseille de consulter l’excellente analyse de Pixel de Tracking (un blog tenu par un ancien de la adtech) sur les bannières de consentement. Vous trouverez également sur ce blog d’autres contenus très documentés sur le tracking publicitaire et le capitalisme de surveillance.


NOTA: Aucun vol de données personnelles à des fins commerciales n’est pratiqué sur le présent site. Vous pouvez consulter la politique de confidentialité via l’onglet dédié, en bas de page.

Voilà.

Imposture numérique

En cette période de coupe du monde de Football l’appétit des amateurs de ce sport pour les moyens de visionnage des matchs en direct est décuplé. Les commerçants sont à l’affût et des efforts financiers ont été consentis en amont par les diffuseurs pour négocier la retransmission de ces directs. Le sport de façon générale et les évènements sportifs majeurs sont un produit d’appel pour les chaînes de diffusion par abonnement (exemple: canal+ dans ses années fastes). C’est aussi un support marketing de façon plus générale.

Une question inattendue m’a été posée aujourd’hui par un ami qui n’a pas envie de dépenser une partie de sa pension de retraité dans des abonnements à des services de diffusion. Voici la question:

La RTBF diffuse gratuitement pour ses ressortissants belges tous les matchs de la coupe du monde et nombre d’événements sportifs payants sur les chaînes françaises. J’ai essayé d’ouvrir un compte avec une fausse vraie adresse d’une maison en Belgique mais ça ne marche pas. J’ai cru lire que il faut un téléphone belge ou une identification IP belge. Est ce à supposer que l’achat d’une tablette en Belgique pourrait me permettre de devenir un faux « vrai belge » aux yeux de la RTBF.

La réponse à cette question passe par une approche technique de l’identification des clients sur l’internet. Les FAI (Fournisseurs d’Accès Internet) nationaux utilisent des plages d’adresses IP qui sont attribuées par l’ICAAN. Le rôle de l’ICANN n’est pas de gérer le système mais d’aider à coordonner les attributions d’adresses IP pour éviter les doublons et les plantages. L’ICANN est également un référentiel central d’adresses IP, à partir duquel des plages d’adressage sont fournies aux registres régionaux, qui les distribuent à leur tour aux fournisseurs d’accès. Considérant ce schéma d’attribution des adresses IP aux FAI nationaux, il devient clair qu’une adresse IP permet de savoir dans quel pays réside le client. Pour ce qui concerne la discrimination entre citoyen résident Belge et reste du monde, c’est bien l’adresse IP qui est prise comme référence. C’est valable aussi bien pour une connexion fixe que pour les mobiles.

Pour profiter de la diffusion des chaînes belges sur internet il faut donc utiliser une connexion avec adresse IP identifiée en Belgique. Pour cela il faut utiliser les services d’un VPN (Virtual Private Network). Un service VPN permet de récupérer une adresse IP Belge (si des serveurs du fournisseur du service VPN sont installés en Belgique) et de rendre invisible votre propre adresse. C’est une façon de masquer sa propre adresse IP en passant par un intermédiaire, au travers d’une liaison cryptée. C’est utilisé par les citoyens qui veulent profiter des services de diffuseurs étrangers (comptes Netflix avec programmes USA, par exemple) ou par les citoyens qui veulent masquer leur adresse IP réelle pour d’autres raisons….

Bien entendu le recours à un service VPN n’est pas gratuit. Une comparaison récente des meilleurs VPN accessibles en France est donnée par le CNET ici. Pour donner une référence: NordVPN est un des mieux placés avec un abonnement à 2,99 € / mois. À noter que NordVPN compte 5448 serveurs stationnés dans 59 pays (en 2022).

Je suis désolé de ne pouvoir proposer d’autres solutions plus économiques, mais franchement le VPN est LA solution.


Et voila.

La foire à l’arnaque

Ce soir je viens de recevoir un appel téléphonique. Le numéro qui s’affiche sur mon téléphone portable est 04 11 77 31 27. Malgré ma prudence habituelle et peut être sujet à une humeur joueuse, j’ai décroché et j’ai lâché un très sommaire « j’écoute ». J’ai ensuite porté attention à ce qui se passait chez mon interlocuteur. Un bruit de fond chargé de multiples voix indique une salle de télédémarchage et l’accent de mon interlocuteur est très prononcé… Il me demande si j’ai bien reçu le boîtier qui fait l’objet d’une campagne nationale de recherche d’économie sur la facture d’électricité. Et bien non je n’ai reçu aucun boîtier. Il vérifie mon adresse de domicile, c’est mon ancienne adresse. Il lui semble normal que je n’ai pas reçu le boîtier en question (on en rit de concert). Il me demande alors ma nouvelle adresse, que je lui donne. Là je me dis que je viens de rater une occasion de passer inaperçu…

Ayant un bagage technique suffisant pour m’intéresser à l’aspect fonctionnel du dit-boîtier je lui demande alors sur quel principe ce boîtier va me permettre d’économiser 30 % sur ma facture d’électricité, et cela sans changer de contrat ni de fournisseur. Sans perdre son aplomb il commence une explication sur l’énergie active et l’énergie réactive. Il va même le bougre jusqu’à évoquer le mot « cosinus ». Le protocole qu’il suit dans son explication (car il s’agit de réponses préformatées) est basé sur des réalités techniques connues. Sauf que parler de cosinus phi à quelqu’un qui a pratiqué le conseil aux industriels sur les économies réalisables par ajustement des contrats EDF et l’installation de batteries de condensateurs (autre chose qu’un malheureux boîtier qui pèse 50 grammes) est totalement farfelu.

Je lui affirme donc que la consommation d’électricité domestique n’est pas entachée significativement d’énergie réactive (qui peut être provoquée par l’utilisation de moteurs électriques). De plus il n’est pas prévu de tarifs domestiques qui pénaliseraient les consommateurs d’énergie réactive, comme c’est le cas pour les tarifs industriels. Enfin il n’existe aucun début d’initiative de la part d’ENEDIS pour une quelconque tentative de rétribuer les consommateurs domestiques qui contribueraient à minimiser la consommation d’énergie réactive (pour la bonne raison que les consommateurs domestiques n’y contribuent qu’à la marge). Sourd à mes explications et probablement incapable de les comprendre, il continue d’affirmer que le fameux boîtier va sauver l’humanité de la ruine énergétique. Il s’accroche le malheureux, s’enfonçant dans des explications de plus en plus incompréhensibles.

C’en est assez, cela devient pitoyable et donc, courtois je lui signifie son congé: « Monsieur je vous souhaite le bonsoir et ne tentez pas de me rappeler ».

Dans l’actuelle période de flambée des tarifs de l’énergie les arnaques de ce type vont fleurir. Ne donnez aucun crédit à ces démarches téléphoniques. Je suis persuadé que vous savez à quoi vous en tenir, que vous évitez de répondre et que même vous avez une stratégie de blocage de numéros. Toutefois, nul n’est à l’abri d’une faiblesse.


Courriels – Spams et Blacklists – Quelques vérités à connaître

Hier, par erreur j’ai envoyé un courriel (eMail) depuis mon adresse numericable.fr vers une adresse Gmail.com. Ce courriel n’est jamais arrivé à destination. Les deux adresses sont valides (elles existent et fonctionnent). Que s’est il donc passé ?

Je reproduis la réponse du serveur Gmail ci-dessous (l’identité du destinataire est remplacée par « tartempion » par soucis de confidentialité) :

This is the mail system at host nc-smtp3.sdv.fr.

I'm sorry to have to inform you that your message could not
be delivered to one or more recipients. It's attached below.

For further assistance, please send mail to postmaster.

If you do so, please include this problem report. You can
delete your own text from the attached returned message.

                   The mail system

<tartempion@gmail.com>: host gmail-smtp-in.l.google.com[173.194.76.26] said:
    550-5.7.26 This message does not pass authentication checks (SPF and DKIM
    both 550-5.7.26 do not pass). SPF check for [numericable.fr] does not pass
    with ip: 550-5.7.26 [212.95.69.93].To best protect our users from spam, the
    message has 550-5.7.26 been blocked. Please visit 550-5.7.26
    https://support.google.com/mail/answer/81126#authentication for more 550
    5.7.26 information. l6-20020a5d6d86000000b0022864c98ff5si2904784wrs.381 -
    gsmtp (in reply to end of DATA command)

Bien entendu le serveur ne transmet les informations de blocage qu’en langue anglaise. Pour les personnes non anglophones, je résume: Le message n’a pas pu être délivré au destinataire (signé: le mail system). La raison en est le blocage du message par les dispositifs d’identification des spams: numericable.fr est identifié comme origine de courriels indésirables.

Plusieurs raisons à ce blocage:

  • Depuis le rachat de Numéricable par SFR les adresses de courriel utilisant le domaine numericable.fr ont migré vers les serveurs sfr.fr,
  • Les serveurs numéricable ont été fermés en septembre 2019,
  • Le domaine numericable.fr subsiste mais utilise les serveurs sfr. Les systèmes d’analyse des courriels malveillants sondent les entêtes de messages et ne voient que le domaine numericable.fr
  • Les adresses de ce domaine en voie d’extinction sont utilisées massivement pour des activités malveillantes (phishing, spamming, etc..) suite entre autres à des usurpations d’identité.

Les mêmes raisons sont applicables au domaine Wanadoo.fr.

Ça fait plus de 10 ans qu’Orange a demandé à ses clients de migrer leur adresse wanadoo en orange ! Alors oui, à cause de résistants, ces adresses sont encore valides mais de plus en plus blacklistées par les divers FAI car les spammeurs utilisent massivement l’alias wanadoo fourni automatiquement par Orange aux comptes orange. De plus aucune adresse wanadoo ne peut plus être créée de nos jours.

La solution, pour les réfractaires qui veulent absolument garder une adresse de courriel en voix d’extinction et pour éviter ce type de blocage par les systèmes de détection de spams: n’utilisez votre adresse numericable ou wanadoo que pour la réception. N’utilisez que les adresses avec les domaines sfr.fr ou orange.fr pour l’envoi de courriel. J’utilise des adresses en voix d’extinction entre autre pour valider des abonnements à des services dont je sais qu’ils vont occasionner du harcèlement publicitaire ou d’autres désagréments.

NOTA: C’est toujours intéressant d’observer les dysfonctionnements des systèmes en créant des situations imprévues. C’est par étourderie que j’ai envoyé un courriel depuis une adresse qui n’est normalement pas utilisée à cet effet. Il est facile de se tromper si on possède six adresses différentes...

Gestion des Mots de passe

Qui n’a jamais pesté contre la multitude d’identifiants et de mots de passe qui doivent être utilisés dans la vie numérique. La dématérialisation des échanges avec le moindre fournisseur de service ou le moindre commerce électronique a sérieusement diminué les échanges avec les vrais gens. Dans le même temps elle a sérieusement compliqué les sécurités d’accès aux sites web qui permettent des échanges d’informations sensibles (exemple: les services bancaires, certains services publiques, les compagnies d’assurance, etc..). Il n’est pas rare qu’un citoyen lambda ait à conserver une trentaine de mots de passe. J’en utilise régulièrement une quarantaine et je ne prétends pas faire d’excès.

Il existe à ma connaissance deux attitudes pour gérer cette multitude de mots de passe. La première consiste à tenir un carnet (papier ou informatique – genre tableau MS Excel). La seconde consiste à utiliser un coffre fort numérique spécialisé. J’utilise depuis quelques années un de ces coffres forts numériques. Le côté pratique, la sécurité et la facilité d’utilisation de ce service m’ont immédiatement convaincu.

Sur cette niche du marché des services numériques l’offre est assez limitée. On peut citer des services sous licence propriétaire: 1pasword, Keeper, Dashlane et Sticky Password. Ces derniers sont des offres commerciales (payantes). Il existe un service sous Licence Open Source: Bitwarden qui est gratuit pour une utilisation individuelle. C’est celui que j’utilise actuellement.

Ce coffre fort numérique fonctionne avec un service cloud: un serveur distant accessible par le web. Ce serveur distant peut être celui de Bitwarden, ou le votre en auto-hébergement. Les échanges avec le serveur sont cryptés pour assurer un niveau de sécurité optimal. Le service assure la synchronisation avec les différents clients installés sur mes équipements (smartphone, micro-ordinateurs). Les mots de passe et identifiants contenus dans le coffre fort sont accessibles sur tous ces équipements simultanément. Un mot de passe unique permet l’accès au coffre fort. En cas de besoin pour renforcer la sécurité (je n’en suis pas encore là), un accès en deux étapes peut être installé.

L’installation du client Bitwarden est possible sous la forme d’une extension de navigateur internet (par exemple Firefox, Edge ou Chrome). Dans ce cas de couplage avec le navigateur, le service permet de compléter directement identifiant et mot de passe sur n’importe quelle page web qui les demande (pour peu que ces informations soient déjà enregistrées dans le coffre fort). Sinon le service propose d’enregistrer les identifiants et mots de passe qui sont entrées au clavier sur la page web qui les demande.


Voilà.

La Fibre – Nouvelle installation et expérience de l’IPv6

Si vous pouvez lire ces quelques lignes c’est que mes services auto-hébergés sont de nouveau en ligne (comprendre: accessibles dans le cyberespace). Il y a 20 jours mon épouse et moi déménagions dans une maison située à 100 m du point de livraison de notre fournisseur d’accès internet (la maison est à 70 m de la rue). Les serveurs hébergés à la maison ont été déménagés également et leur raccordement à la fibre optique a été nécessaire.

Le raccordement

Pour être raccordé au point de livraison de la fibre optique (la boite sur poteau, dans la rue) il faut mettre un conduit à disposition du technicien chargé de l’opération. En général, le conduit du téléphone est utilisé à cet effet. Dans notre cas, le conduit enterré du téléphone étant obstrué, il fallait soit ouvrir une tranchée, soit utiliser un autre conduit existant. Le plus simple étant d’opter pour un conduit existant, j’avais le choix entre:

  • le conduit électrique alimentant la maison depuis le compteur en limite de propriété;
  • le conduit d’évacuation des eaux usées raccordant la maison au réseau du tout à l’égout.

J’ai opté pour le passage dans le conduit électrique (il n’y circule aucune matière susceptible d’occasionner des incidents). La faisabilité de l’opération a été testée par passage d’une aiguille en fibre de verre de diamètre 4.5 mm depuis la sortie du conduit dans le sous-sol de la maison jusqu’à la limite de propriété (soit sur environ 75 m de longueur). La validation étant faite, pour trouver l’entrée dans le conduit coté rue il a fallu creuser le terrain sur environ 1 m de profondeur derrière l’armoire de raccordement EDF. Ensuite dégager la zone de raccordement entre conduit principal enterré sur 70 m (tube orange semi flexible diamètre 100 mm) et le câble électrique en gaine flexible grise de plus petit diamètre. L’extrémité d’un conduit flexible diamètre 50 mm a été engagée dans le conduit électrique principal. Ce conduit flexible a ensuite été enterré jusqu’à déboucher au pied du poteau téléphone en limite de propriété. L’aiguille en fibre de verre a été poussée depuis l’extrémité du conduit coté rue vers la maison pour enfin déboucher derrière le tableau de distribution électrique de la maison. L’aiguille étant en place, le technicien chargé du raccordement a attaché l’extrémité de la fibre optique à l’aiguille et tiré celle ci depuis la maison dans les 70 m de conduit enterré.

Pour réaliser l’opération il m’a fallu une bêche, une pioche, une barre à mine, une aiguille de 100 m de fibre de verre sur touret (100 € chez votre grande surface de bricolage), quelques mètres de conduit de récupération et quelques essais et échecs. Il faut également un peu de persévérance et ne pas hésiter à demander de l’aide dans les moments de découragement. En tout il a fallu environ deux semaines pour la préparation et deux jours pour l’installation effective de la fibre optique (incluant la prise de rendez-vous avec le FAI).

Les misères de l’IPv4

Une fois le raccordement à l’internet assuré par fibre optique (abonnement de 25 €/mois chez RED by SFR) et passé l’enthousiasme suscité par les tests de débit (1 Gbit/s), les surprises s’accumulent après l’installation de mes serveurs. Première déconvenue: après consultation de l’interface d’administration de la « box internet » installée par RED, les services de NAT (le traducteur d’adresses réseau) en IPv4 ne sont pas accessibles. Après vérification auprès des forums techniques traitant des réseaux fibre optique, je comprends que les FAI appliquent depuis peu des mesures techniques désignées par le terme CGNAT (Carrier Grade – Network Access Translation) pour pallier à la pénurie d’adresses internet disponibles en IPv4. Pour faire simple, cette stratégie consiste à connecter plusieurs clients au travers d’une même adresse iPv4. Il est alors impossible depuis internet d’accéder à un des clients qui partagent cette même adresse.

Cette modification des conditions d’accès à été réalisée à bas bruit, les FAI ne communicant pas sur les vrais aspects techniques de leur fourniture. C’est totalement passé inaperçu pour la grosse majorité des utilisateurs (en gros, tous ceux qui ne font pas d’auto-hébergement). La chose est d’ailleurs masquée par le fait que la « box internet » livrée par le FAI permet la gestion de l’IPv6 qui permet l’utilisation d’un nombre beaucoup, beaucoup plus important d’adresses IP (suffisant pour la demande future de points de raccordement).

La consultation des forums techniques m’a également permis de comprendre que ces dispositions techniques pouvaient être modifiées sur demande au FAI (retour à l’IPv4 d’origine). C’est la demande de modification qui est un parcours du combattant. Avec RED/SFR le service assistance peut être joint par téléphone (directement ou par rappel à partir de l’appli sur smartphone). Le premier contact est fait avec un personnel de niveau 1 (la personne qui lit une fiche et qui en réfère à un supérieur en cas de demande qui ne correspond pas à la fiche). Systématiquement la réponse est négative à une demande de rollback IPv4 (retour à la version IPv4 d’origine). Après plusieurs tentatives infructueuses je décide de tester l’IPv6 qui est proposé comme une solution. J’ai passé 2 jours à faire le tour de la question avec multiples expérimentations qui vont de l’obtention de nom de domaine paramétré IPv6 aux paramétrages de la « box internet » pour l’utilisation de l’IPv6 avec exposition des ports nécessaires à l’accès à mes serveurs. Tout fonctionne en réseau local. Aucun accès possible depuis l’extérieur (internet) à mes serveurs. J’en déduis que l’infrastructure du FAI n’est pas actuellement en mesure de supporter ce que je demande. D’autre part la majeur partie (environ 90%) des services accessibles sur le net fonctionnent avec un adressage IPv4. On peut le vérifier à l’aide de l’extension « IPvfoo » disponible sur Firefox (le navigateur internet) ou sur Chrome.

Retour à la case départ. Je retente plusieurs fois la demande de rollback auprès de RED/SFR et cette fois j’insiste pour parler à un technicien de niveau 2. Au troisième essai ma demande de rollback est acceptée et 3 heures après avoir raccroché mon téléphone, ma « box internet » permet l’accès IPv4 avec gestion du NAT. Après paramétrage des ports du routeur à l’aide de l’interface NAT mes serveurs sont redevenus accessibles de partout dans le monde à l’aide d’une connexion internet.

En conclusion, l’auto-hébergement de services web ça demande un peu d’expertise, mais aussi et surtout d’avoir de la ténacité quand il s’agit de contacts techniques avec les services clients des FAI.



IPInternet Protocol. Le protocole de communication fondamental de la suite des protocoles internet. Une adresse IP permet d’identifier un terminal connecté au réseau.
IPv4Adressage IP sur un groupe de 4 octets (soit 32 bit). Exemple de notation: 93.23.120.243
octetEn informatique, un octet est un multiplet de 8 bits codant une information. Dans ce système de codage, s’appuyant sur le système binaire, un octet permet de représenter 28 nombres, soit 256 valeurs différentes.
glossaire

La fibre !

Une expérience palpitante que la connexion internet par la fibre optique, surtout lorsque le service s’interrompt. C’est d’autant plus une aventure que votre abonnement est à prix réduit. Mon abonnement à la fibre par l’offre low cost « RED par SFR » à 25 € /mois a permis une liaison internet haut débit pendant les cinq premiers mois. Subitement cette liaison s’est interrompue sans que la facturation de mon abonnement le soit. Le diagnostic de l’origine de la panne est dans ce cas facile à réaliser sans trop de bagage technique ni d’équipement de test. J’ai donc rapidement diligenté les quelques manipulations nécessaires pour en déduire que la liaison était physiquement interrompue du coté des infrastructures à l’extérieur de mon domicile (et fort probablement au niveau de l’armoire de répartition sur la voie publique).

Jusqu’à ce moment tout semble simple. C’est maintenant que les difficultés surgissent. En effet, pour ce type d’abonnement à prix réduit le service client passe par le site web de RED/SFR (internet, donc). Moderne le service, sauf que la panne sus-mentionnée interdit l’accès au site web du service client. Reste à utiliser un abonnement à un service de fourniture internet non câblé (réseau mobile, avec téléphone portable). Heureux possesseur d’un abonnement chez un concurrent (orange) j’ai utilisé mon téléphone pour accéder au service client RED. Créer un compte sur « mon espace client », ensuite aller sur l’option « assistance » puis « état de ma ligne » et enfin comprendre que ça ne mène à rien (l’état de la ligne est toujours bon). Une lueur d’espoir reste toutefois au travers de l’option « Diagnostic de ma box » et l’application « RED et moi » (c’est moderne, ça fonctionne uniquement sur téléphone portable). Le truc c’est que cette fameuse application est une interface pour téléphone portable du site WEB qui me propose de la télécharger sur mon téléphone. Il n’est pas possible de prendre contact avec le service de dépannage à partir du site WEB, j’installe donc la fameuse application sur mon téléphone et je peux alors contacter un conseiller RED. En fait c’est un conseiller RED qui me rappelle sur mon téléphone portable après ma demande d’assistance sur l’interface de l’application. Le temps de latence est très court entre demande et rappel, c’est une heureuse surprise. j’entends alors une voix féminine avec accent étranger réciter un message et des instructions sur un ton monocorde. Il est question de réaliser des manipulations pour établir un diagnostic. J’avais déjà procédé à toutes ces manips mais je recommence pour que mon interlocutrice arrive à la conclusion elle même. La diode PON (Passive Optical Network) de mon boitier ONT (Optical Network Terminal) est de couleur rouge fixe, ce qui indique une coupure du signal optique sur la fibre en amont du boitier. Il ne s’agit pas d’une panne sur mon équipement et l’intervention d’un technicien est donc nécessaire pour établir un diagnostic et réparer. Un rendez-vous est pris dans la foulée pour la venue du technicien (dans le courant de la semaine suivante).

Le rendez-vous a été honoré par le technicien, à l’heure prévue. Il a fallu le questionner de façon insistante pour qu’il m’annonce que la panne venait de la casse d’une carte dans l’armoire de répartition située dans la rue à deux blocs d’immeubles de mon domicile. Cette fameuse armoire dans laquelle les sous-traitants des opérateurs de réseaux fibre (ORANGE, SFR, FREE etc..) viennent régulièrement réaliser des connexions pour raccorder des abonnés. Certaines de ces armoires restent ouvertes car les serrures sont cassées (plus ou moins massacrées) et dans lesquelles ont découvre parfois des « sacs de nouilles » tellement les branchements sont faits sans précaution.

Mon expérience s’inscrit en décalage avec les récriminations de nombreux client RED/SFR mécontents du service client. De plus les revues d’associations de consommateurs « 60 millions de consommateurs », UFC que choisir » relatent régulièrement les difficultés des abonnés pour obtenir un minimum d’efficacité de la part des services clients des opérateurs.


Voilà.

Dé-google-iser Android (ou comment en installer une version Libre sur son Smartphone)

Installer un système Android Libre sur votre smartphone (sans les services Google) c’est possible assez facilement. Je l’ai fait sur mon Samsung S8 acheté il y a 4 ans. Le résultat est très sympathique et j’ai installé des services alternatifs aux services en ligne de Google pour les usages quotidiens qui me semblent intéressants. Bien entendu je ne suis pas un consommateur frénétique et je me passe très bien des applications les plus populaires comme Google Maps, drive, meet, hangouts, YouTube, etc.. Ces applications ont d’ailleurs des équivalents Open Source (ou logiciels libres) que j’utilise pour les remplacer. Et par dessus tout je ne veux pas qu’on espionne mes déplacements, mes habitudes, mes achats, ni qui sont mes amis pour ensuite me vendre des trucs ou avoir une influence sur mes opinions.

Il n’y a pas si longtemps (2019), Mr Trump alors président des États Unis a indirectement interdit à la firme chinoise Huawei (fabricant de smartphones) d’utiliser la version d’Android sous licence Google. Les appareils vendus par Huawei aujourd’hui en Occident utilisent donc un système Android débarrassé des services en ligne de Google. Sachez que sur le marché chinois, les appareils Huawei n’ont jamais utilisé l’Android de Google ce qui n’a pas empêché Huawei d’y devenir un des plus gros compétiteurs. Les consommateurs occidentaux sont tellement habitués à utiliser Google (le plus souvent sans vraiment le savoir), que les ventes des smartphones Huawei ont chuté vertigineusement après l’embargo. Le consommateur veut tout ce qu’il y a de mieux, mais il a horreur de l’aventure.

Venons en maintenant à la question qui vient naturellement après ce qui précède: pourquoi n’ai-je pas simplement acheté un appareil Huawei pour remplacer mon vieux Smartphone ?

Trois raisons à cela:

  • bien que Samsung ne permette pas les mises à jour d’Android au delà de 4 ans, je veux continuer à utiliser ce bon vieux Galaxy S8 et y installer les mises à jour les plus récentes;
  • je veux me débarrasser de l’emprise de Google sur ma vie privée et je ne veux pas tomber sous l’influence des équivalents Chinois de Google qui eux aussi veulent influencer mes choix et mes opinions;
  • Je veux avoir le plaisir de faire moi même le changement du système (c’est à la portée du Geek moyen).

Il y a plusieurs alternatives à la version Android de Google. Celle que j’ai choisie pour l’installer sur mon téléphone portable vient de la e Foundation. Elle se nomme /e/ .

C’est un Système d’exploitation (OS) sous licence Libre (Open Source). A /e/ sont associés des services en ligne, y compris un moteur de recherche, une plateforme de courrier électronique, les outils et le stockage en ligne. Le tout forme un environnement cohérent qui contribue à la protection de la vie privée.

Pour installer /e/ sur les appareils compatibles le plus simple est d’utiliser le programme d’installation fournit par la e Foundation. Il fonctionne sur les ordinateurs Windows ou Linux. L’installation est assurée en raccordant le Smartphone à l’ordinateur par un cordon USB (celui qui sert entre autre à charger la batterie) et en suivant pas à pas les étapes de réglage des paramètres et de manipulation des boutons de commande du Smartphone.

Le mode opératoire est bien décrit dans la documentation en ligne et un forum d’assistance est accessible en cas de difficulté. Au total j’ai passé une petite demi-journée à installer /e/ et une autre demi journée à restaurer les sauvegardes de mes contacts, sms, applications et à rétablir mes accès aux serveurs d’emails, et enfin, aux services cloud que j’auto-héberge (sur mon propre matériel, à la maison).

Au final, j’ai la satisfaction d’avoir réalisé une bonne opération de réappropriation d’une liberté que j’avais lâchement troquée contre le mirage de services aussi faciles à utiliser que gratuits. Et en bonus je me permet de prolonger la vie d’un Smartphone qui aurait été rendu obsolète après 5 à 6 ans d’utilisation.


Voilà.

La ruée sur les données personnelles

Pour tous ceux qui ne se seraient pas encore aperçus qu’ils sont sujets à l’exploitation de toutes les données enregistrées sur leurs Smartphones, tablettes, et généralement leurs comptes sur les services qui sont liés, voici un des derniers exemples d’exposition incontrôlée de données personnelles.

Socialarks, développeur d’un CRM (« Customer Relashionship Management » ou « Gestion de la relation clients » en langue Française) accessible aux acteurs commerciaux sur l’internet (« Cloud Based » et accessible sur le web comme un service payant) est une entreprise de moins de 100 salariés basée en Chine. Elle vient d’exposer accidentellement pour la deuxième fois les données personnelles de deux millions d’utilisateurs des services des réseaux sociaux FACEBOOK, Instagram et Linkedin. Ces informations étaient en effet disponibles par une simple connexion sur l’adresse du site du CRM (pas nécessaire d’utiliser une identification et un mot de passe). Lire à ce sujet l’article du Figaro ‘Web & Tech’ daté de ce jour. Le business de Socialarks c’est la mise en relation d’entreprises commerciales du web avec des clients qui utilisent l’accès au web (entreprises ou particuliers). Pour alimenter son CRM, Socialarks fait du DATAMINING (collecte de données disponibles sur le web et à travers d’échange avec les sociétés qui font du commerce sur le web). Cette société fait donc office d’intermédiaire entre les vrais commerçants et les consommateurs au travers d’un système de gestion de la relation client. C’est déjà ce que font (mais directement et de façon systématique) GOOGLE ET FACEBOOK au travers de leurs services aux professionnels. Mais alors pourquoi, me direz-vous, d’autres entreprises font elles le même type de mise en relation ?

Simple: parce-que c’est un marché énorme qui aiguise la convoitise des start-up de tous poils. Socialarks est une startup qui a commencé son activité en 2014 (comme marqueur temporel et pour ceux qui suivent ma publication, je rappel que FACEBOOK a racheté Whatsapp la même année). Nous parlons donc et pour résumer de Big Data, Trading platform et Marketing. Et pour parler simplement, de l’exploitation des données personnelles de milliards de consommateurs influençables. Vous et moi, nous faisons partie, et pour la plupart sans le savoir, de ces consommateurs.

Posséder ces énormes bases de données sur l’identité et le comportement de millions de personnes n’est pas seulement utile pour faire du commerce sous influence, mais peut également servir à orienter les choix des citoyens pour des élections ou le comportement de ces mêmes citoyens par rapport à d’autres enjeux. Les fuites de plus en plus fréquentes, la vulnérabilité des bases de données constituées, sans compter le commerce « légal » qui est fait de nos données personnelles devraient nous conduire à réagir, nous les consommateurs.

L’Union Européenne au travers de la directive « GRPD » (en 2016) a fait un premier pas (très timide à mon avis, et parce-que l’UE est avant tout un marché) dans le sens de la protection des données personnelles. Bien, mais c’est d’abord individuellement, par notre comportement, que nous sommes en mesure de lutter contre cette hydre qui utilise les ressources des sciences du comportement humain et de la manipulation à grande échelle.

Pour une information plus complète sur la manipulation de masse, regardez donc le documentaire disponible sur Netflix: « Au travers de nos écrans de fumée » (« The Social Dilemma » dans la langue originale). Pour résumer le sujet en quelques mots, il s’agit d’interviews de personnalités qui ont eu des responsabilités importantes dans des sociétés comme Google, Facebook, Twitter, Pinterest, etc. Tous (ou presque) ont quitté leur fonction en raison de leur désaccord avec le modèle économique de ces sociétés. Et ne vous en faites pas pour eux, ils sont devenus riches (pour la plupart).

En conclusion et vous vous y attendiez, je vous recommande d’adopter une attitude responsable. Ne vous abonnez pas à des réseaux sociaux qui ont un modèle économique déviant (ils ne veulent pas votre bien, ils veulent vous manipuler). Pour faire suite à mon article précédent, je vous recommande également de supprimez votre compte Whatsapp et de remplacez Whatsapp par Signal (une messagerie qui n’a pas encore été rachetée par les commerçants).



Voilà.

Bienvenue chez les nouveaux commerçants

Avec le rachat et l’intégration par les GAFAM de toutes les applications qui peuvent être utiles au recueil des données personnelles nous voici arrivés à un point de non retour. Ce matin, si vous utilisez la messagerie WHATSAPP vous avez reçu un message de la part de FACEBOOK pour vous annoncer les nouvelles conditions d’utilisation de Whatsapp et vous demander de les accepter. Le rachat par Facebook de Whatsapp il y a maintenant 7 ans (pour un montant de 20 milliards de dollars) devait nécessairement mener à une intégration totale de Whatsapp dans le puzzle commercial de Facebook.

Les nouvelles conditions d’utilisation incluent le partage de vos données personnelles avec Facebook. Fort heureusement la directive Européenne (GRPD) limite de-facto les conditions de ce partage pour les citoyens des états Européens. Reste à savoir comment l’Europe peut effectivement vérifier que pour les citoyens de l’UE les conditions de non-partage des données personnelles des utilisateurs de Whatsapp seront respectées par Facebook. J’ose ici faire un parallèle avec l’évasion fiscale et la libre concurrence. En effet que pèsent les amendes infligées par l’UE aux GAFAM par rapport aux monstrueux bénéfices de ces derniers ?

Pour situer l’action en cours, d’abord un petit rappel de l’histoire de Whatsapp.

Whatsapp (forme abrégée de What’s up – « qu’est-ce qui se passe » en Français approximatif ou « quéçadit » en encore plus fleuri). Les noms de ces applications sont décidément des blagues d’informaticiens. L’idée originale des créateurs de Whatsapp était de remplacer la messagerie SMS des téléphones portables par un système de messagerie plus performant passant non plus uniquement par la liaison téléphonique de base mais par internet (une forme de messagerie de type email en plus sympathique). Whatsapp a été développé à partir de 2007 et lancé en 2009 par deux anciens de Yahoo! (vous savez, le fameux moteur de recherche). Succès immédiat et en 2013 Google proposait d’acheter l’application pour 1 milliard de dollars. Les utilisateurs de la messagerie sont devenus un marché qui grossit et les prédateurs se précipitent. En 2014, c’est Facebook qui finalement rachète Whatsapp pour environ 20 milliards de dollars. C’est relativement peu par rapport au marché que représentent les 450 millions d’utilisateurs de la messagerie (en février 2014). Pour Facebook, le marché dont il est question ici, passe par la vente à des commerçants, promoteurs, officines diverses des données collectées par l’ensemble des applications de la firme (Instagram, Whatsapp, Facebook) sur leurs utilisateurs (pas seulement leurs identités et données personnelles, mais aussi leurs profils psychologiques – habitudes de consommation, tendances politiques au travers de leurs choix etc..). En France et d’après une étude IPSOS, actuellement environ 52 % des citoyens utilisent la messagerie pour communiquer avec la famille et les proches. Et tout ça gratuitement. L’application Whatsapp est gratuite, c’est ce qui explique sa popularité. La rentabilité d’une telle plateforme de communication passe par le commerce des données de ces utilisateurs.

SI C’EST GRATUIT VOUS ÊTES LE PRODUIT.

On peut objecter à cela que les messages des utilisateurs de Whatsapp sont cryptés de bout en bout (et réputés inviolables). Le changement des conditions d’utilisation est un premier pas vers l’exploitation étendue des données des utilisateurs. A ce jour, rien n’apparait sur le site de Whatsapp concernant le changement des conditions d’utilisations. (voir en particulier https://www.whatsapp.com/security/). Je suis curieux de suivre dans les mois qui viennent les réactions (ou non-réactions) des instances en charge de la protection des « consommateurs », au niveau de l’UE ou des États Unis.

Pour vous faire une opinion sur l’ampleur de ce qui se passe je vous conseille de regarder l’excellent documentaire intitulé « Derrière nos écrans de fumée » (« The social Dilemma » dans sa langue originale) disponible sur Netflix. Dans ce réquisitoire contre les GAFAM interviennent les anciens dirigeants ou les personnes qui possédaient des postes clés dans les entreprises concernées. Ils ont tous démissionner pour des raisons éthiques. Ce document est bien fait, didactique, sincère et c’est glaçant.

De ces messageries et réseaux sociaux on peut se désabonner et choisir des messageries alternatives respectant la vie privée (voir mes articles précédents).


Voilà